Au milieu du XIXe siècle, New York est en pleine expansion. L'île de Manhattan devient de plus en plus densément peuplée, industrialisée et chaotique. Les quartiers pauvres se multiplient, les espaces naturels disparaissent, et les maladies comme le choléra font des ravages dans la population.
Les élites new-yorkaises, influencées par les grands parcs européens (Hyde Park à Londres, jardins du Luxembourg à Paris), réclament un espace de nature accessible pour la détente, la santé, et l’élévation morale des classes populaires.
En 1853, l’État de New York adopte une loi permettant l’acquisition de 843 acres de terrain (environ 3,4 km²) au centre de Manhattan, entre les rues 59 et 106 (puis étendu à la rue 110), et entre la Cinquième et la Huitième Avenue. Le coût de cette acquisition est élevé : plus de 5 millions de dollars de l'époque.
Avant la construction du parc, le site abritait plusieurs communautés, dont Seneca Village, un village afro-américain libre fondé dans les années 1820. Ses habitants — des familles noires, des immigrants irlandais et allemands — sont expulsés par expropriation.
Un concours est organisé pour concevoir l’aménagement du futur parc. Le projet gagnant est le "Greensward Plan", présenté par :
Frederick Law Olmsted, journaliste et penseur social autodidacte devenu architecte paysagiste.
Calvert Vaux, architecte anglais.
Leur idée : créer un paysage semi-naturel, romantique, et harmonieux, avec des lacs artificiels, des prairies, des bois, des sentiers courbés et des ponts pittoresques. Le parc devait paraître naturel, bien que largement artificiel.
Un chantier colossal
Travaux commencés en 1858 avec des milliers de travailleurs, souvent des immigrés irlandais et allemands.
On déplace près de 10 millions de charrettes de terre et de rochers.
On plante plus de 500 000 arbres et arbustes.
On crée des routes dissimulées (transversales) pour éviter que la circulation ne traverse les zones piétonnes.
Le parc ouvre progressivement au public, même si les travaux se poursuivent jusqu’aux années 1870.
Des éléments clés construits :
Bethesda Terrace et sa fontaine (véritable cœur du parc)
Le Mall, grande allée bordée d’ormes
Le lac, The Ramble, The Great Lawn
Après son âge d’or, le parc tombe progressivement en déclin :
Dès les années 1880, les dirigeants se désintéressent de la vision originale.
Les années 1930 voient un réaménagement par Robert Moses, puissant urbaniste, qui ajoute des équipements sportifs et modernes (terrains de jeux, piscines).
À partir des années 1960-70, New York entre en crise : manque de budget, criminalité, vandalisme. Central Park devient dangereux et mal entretenu. Les pelouses sont abîmées, les monuments taggés, les sentiers laissés à l’abandon.
Face à ce déclin, des citoyens et mécènes se mobilisent. En 1980, est créée la :
Central park Conversatory
Organisation privée à but non lucratif, elle collabore avec la ville de New York pour restaurer et gérer le parc. Grâce à des levées de fonds privées, elle rénove sentiers, monuments, plans d’eau, et relance des événements culturels.
Résultat :
Le parc est progressivement restauré dans l’esprit d’Olmsted et Vaux.
Il redevient sûr et accueillant pour les familles, touristes et joggeurs.
Il devient un modèle mondial de gestion de parc public-privé.
Central Park aujourd’hui
Quelques chiffres :
Superficie : 843 acres (341 hectares)
Visiteurs annuels : environ 40 millions
Comporte :
7 plans d’eau
58 miles de sentiers
29 sculptures
26 terrains de jeux
Un zoo, un château, un théâtre en plein air (Shakespeare in the Park)
Le MET (Metropolitan Museum of Art) sur son flanc est
Un décor culte
Central Park est un des lieux les plus filmés du monde. On le voit dans des films comme Home Alone 2, Ghostbusters, When Harry Met Sally, et bien d’autres.
Central Park est plus qu’un simple parc. C’est :
Une œuvre d’art paysagère,
Un symbole d’espoir et de résilience urbaine,
Une fabrique de mémoire collective pour les New-Yorkais et les visiteurs du monde entier.
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Home Alone 2, Avengers, Breakfast at Tiffany’s, Enchanted, Elf…
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